Il n'y aura pas de gagnants dans les guerres commerciales. Les États-Unis souffriront d'une perte de confiance dans le dollar et d'autres actifs américains, tandis que l'Europe sera touchée par un ralentissement économique—qui commence déjà à se manifester. L'Indice composite des Directeurs d'Achat (PMI) de la zone euro est tombé à 50,9 en avril, ne répondant pas aux attentes des experts de Bloomberg. Les deux plus grandes économies de la zone monétaire, l'Allemagne et la France, ont toutes deux chuté au-dessous du seuil critique de 50, qui sépare l'expansion de la contraction.

Tendances de l'activité économique dans la zone euro

La plus grande surprise négative est venue des PMI en Allemagne, qui sont passés sous le seuil critique pour la première fois en quatre mois. Selon le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, les droits de douane et la guerre commerciale de l'UE avec les États-Unis entraîneront une récession en Allemagne. Bien que les mesures de relance budgétaire de Friedrich Merz et l'expansion monétaire de la Banque Centrale Européenne puissent éventuellement sortir le pays de l'abîme, des temps difficiles s'annoncent.

Credit Agricole est d'accord, affirmant que les investisseurs ont surestimé la perte de confiance dans le dollar américain. La banque considère la zone euro et le Japon comme les principales victimes des guerres commerciales en raison de leurs économies axées sur l'exportation. Elle prévoit une baisse de l'EUR/USD à 1,08 d'ici la fin de l'année.

À l'inverse, ING avertit que les menaces renouvelées de Donald Trump à l'encontre de Jerome Powell pourraient pousser la parité vers 1,20 — bien qu'à l'heure actuelle, cela semble être plus un pic de scepticisme envers le dollar qu'autre chose. À court terme, les vendeurs à découvert de l'EUR/USD pourraient provoquer une correction, mais dans la deuxième moitié de l'année, un ralentissement de l'économie américaine et un nouveau cycle d'assouplissement de la Réserve Fédérale pourraient affaiblir davantage le dollar et faire remonter l'euro vers 1,15.

Je crois que les marchés commencent à percevoir l'intérêt de Donald Trump pour la hausse des indices boursiers américains. Cela se reflète dans le ton conciliant du 47ème président. Il n'a pas l'intention de retirer Powell de son poste de président de la Fed et promet d'être "très gentil" avec la Chine. Sans le récent krach du S&P 500, il est peu probable qu'un Républicain s'exprime de cette manière.

Tendances de Positionnement Spéculatif pour l'Indice USD

Un soutien de la Maison-Blanche pourrait contribuer à stabiliser l'indice boursier large, ce qui pourrait amener les traders à s'interroger sur la poursuite de la dépréciation du dollar. Cela est particulièrement vrai car les positions longues spéculatives sur le dollar américain diminuent rapidement, poussant l'indice USD en territoire baissier. Avant de descendre plus bas, le marché pourrait avoir besoin de se délester quelque peu.

Globalement, la faiblesse économique de la zone euro pourrait soulever des doutes quant à la durabilité de la remontée de l'euro face au dollar américain, augmentant ainsi les risques de consolidation.

Techniquement, un modèle en pin bar avec une longue ombre inférieure se forme sur le graphique journalier de l'EUR/USD. Cela indique une faiblesse chez les vendeurs et constitue une base pour de nouveaux achats si la résistance à 1,1425 est franchie.